eorge Hale, directeur de l'Observatoire du Mont Wilson, et inventeur à la même époque d'un spectrohéliographe comparable à celui de Deslandres, propose de créer une association internationale pour les études solaires. Un comité préparatoire se réunit en 1905 à Oxford et rassemble (à cause de l'éclipse de 1905) la plupart des astronomes solaires du monde ; les astronomes français sont Deslandres, de la Baume Pluvinel, Charles Fabry, Pérot, et, bien entendu, Janssen, président d'honneur. En mai 1907, la jeune Union pour la Coopération sur les recherches solaires se réunit à Meudon sous la présidence de Janssen. C'était la reconnaissance internationale de l'oeuvre de Janssen, et du rôle mondial de l'Observatoire de Meudon, haut lieu de la physique solaire.

e flambeau s'est transmis, au XXe siècle, à l'inventeur et observateur génial que fut Bernard Lyot. Opticien précis et imaginatif, il invente le coronographe, qui permet la détection de la couronne solaire en dehors des éclipses ; et il installe cette lunette vouée à la recherche solaire au Pic du Midi jusqu'alors plutôt réservé aux études de surfaces planétaires et de géophysique. Dès 1930, Lyot accumule des films de l'évolution des protubérances, en même temps qu'il peut mesurer l'activité coronale par l'évolution des raies spectrales d'émission de la couronne (raie verte du Fe XIV, raie rouge du Fe X, raie jaune du Ca XV). C'est un bouleversement profond de la physique solaire. Si l'étude des éclipses reste nécessaire pour étudier les structures fines des jets de la couronne, on peut désormais, sans avoir besoin des éclipses, suivre de jour en jour l'activité de la couronne solaire, et filmer pendant des heures les protubérances solaires au bord du disque. Cette révolution dans la physique solaire est saluée du monde savant. Lyot est élu à l'Académie en 1939, à 42 ans, ce qui est (pour l'époque) très jeune !