'astronomie instrumentale
Dans la ligne des Fizeau, Foucault, et autres physiciens, la physique, et singulièrement l'optique, ont fourni à l'astronomie des inventeurs de grand talent. Janssen, Deslandres, Lyot… exploitèrent parfaitement, seuls ou avec leurs élèves, les possibilités des instruments qu'ils avaient conçus et construits. Cette inventivité instrumentale s'est poursuivie en France, comme une tradition désormais établie, et pas seulement dans le domaine de la physique solaire.
L'astrolabe de Claude et Driencourt, perfectionné par Danjon, permet une astrométrie de précision. Le prisme objectif à vision directe de Fehrenbach facilite la cartographie dans un champ étendu des vitesses radiales de nombreuses étoiles. La perfection des techniques de polissage donne à Couder la possibilité de doter notre pays d'excellents miroirs de télescopes ; la maîtrise des techniques des grandes antennes de radio permet à Denisse d'installer une puissante équipe de radioastronomie à Nançay ; André Lallemand maîtrise les techniques de photoélectricité, et développe les photo-multiplicateurs et la "caméra électronique"… Encore nous limitons-nous ici aux membres de l'Académie. C'est un grief que l'on a parfois fait à l'astronomie française du XXe siècle que d'avoir su développer des instruments astucieux, mais de peu d'applications pratiques (des gadgets en quelque sorte), et surtout de ne pas les avoir vraiment exploités. C'est une critique qui n'est qu'à demi justifiée; et il faut noter que les opticiens et radio-électriciens français ont souvent inspiré les travaux de nombreux collègues étrangers.