Il n'est pas facile de discerner le début des considérations physiques en astronomie. L'examen des caractéristiques physiques des planètes, par Galilée, Huygens, Gassendi, Cassini, etc. et les études sur la nature et la vitesse de la lumière, par Huygens encore, Newton, ou Roemer avaient ouvert la voie. En France, au XIXe siècle, l'intérêt pour les taches solaires est sans doute la manifestation la plus claire de cet intérêt pour la nature des astres, et singulièrement du Soleil. Déjà Lalande accordait une grande importance à l'observation régulière des taches solaires, dont il recommandait à son disciple Flaugergues, le suivi attentif. Si les progrès dans ce domaine furent dus essentiellement à des savants allemands Schwabe et Rudolf Wolf, c'est à Jules Janssen (et aussi à Norman Lockyer) qu'il faut laisser le mérite d'avoir découvert l'activité solaire coronale et chromosphérique, à l'occasion de l'éclipse totale de Soleil le 18 août 1868, qu'il a observé en Inde où il a été envoyé par le gouvernement français. Mais l'intérêt de Janssen pour la physique des astres est bien plus vaste ; il est injuste de réduire son oeuvre à la physique solaire : ce fut aussi, par exemple, le manque d'atmosphère sur la Lune. Dans le Soleil, il découvre toujours par la spectroscopie l'hélium et dans l'atmosphère de Mars, curieusement, de la vapeur d'eau (!). Ces découvertes sont liées à l'extraordinaire inventivité instrumentale de Janssen. Ainsi, à l'occasion de l'observation de l'éclipse de 1868, il avait inventé une méthode spectroscopique, dite "de la fente large", qui lui permettra d'observer les protubérances solaires en tous temps, hors de toute éclipse. |
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