Communiqué de presse : Élections présidentielles 2022 : pour une nouvelle politique de la recherche !

Communiqué de presse de l'Académie des sciences - Paris, le 25 mars 2022
 

Dans un rapport rendu public aujourd’hui, l’Académie des sciences s’alarme du déclin de la recherche française et exhorte à l’action le monde politique. Autour de quelques mesures fortes, l’Académie réaffirme ainsi l’urgence d’établir une nouvelle politique de la recherche pour redonner à la science la place qu’elle mérite.
Par ailleurs, afin de s’assurer que la science sera bien affichée comme une priorité dans les débats pré-électoraux et dans le quinquennat à venir, l’Académie a interrogé en amont les candidates et les candidats à l’élection présidentielle sur certains thèmes cruciaux, comme la place de la science dans la société, l’attractivité de la recherche publique ou encore la transition énergétique et écologique. À ce jour, six candidats parmi les douze ayant reçu l’aval du Conseil constitutionnel ont répondu à l'appel de l'Académie des sciences. D’autres questionnaires sont attendus prochainement.

Dans son rapport, l’Académie des sciences insiste en premier lieu sur l’importance de rehausser le budget de la recherche scientifique française à 3% du PIB et en particulier la recherche fondamentale, de façon plus ambitieuse que ne le prévoit la récente loi de programmation de la recherche votée en 2020. La crise sanitaire a mis en exergue les diffcultés de la recherche dans les sciences de la vie et de la santé et notamment la capacité d’innovation de la France dans le domaine du médicament. Pour maintenir l’excellence française et faire en sorte qu’elle ne se résume pas à quelques niches (nucléaire, aéronautique et spatial), il est urgent que les décideurs politiques accordent des financements conséquents. L’Académie des sciences préconise aussi d’augmenter les crédits récurrents des laboratoires afin de leur permettre de financer de projets originaux, hors des contraintes des appels à projets.
Pour optimiser les interactions entre le monde de la recherche et la classe politique et améliorer les rapports entre la science et la société, le rapport propose, d’une part, de faire conseiller les pouvoirs politiques scientifiques par des chercheurs de haut niveau et, d’autre part, de créer un programme visant à parfaire la culture scientifique du grand public et des dirigeants politiques. Elle considère qu’il est nécessaire de repenser la gouvernance des grandes institutions de recherche en nommant aux postes décisionnels des personnalités scientifiques reconnues par leur communauté et propose, par exemple, de créer un comité de recrutement de haut niveau spécifiquement dédié à cette fonction. 
Le problème de l’attractivité des carrières scientifiques et du recrutement des chercheurs inquiète fortement l’Académie qui recommande d’augmenter significativement les salaires des chercheurs et en particulier des plus jeunes. Le manque d’attractivité et de reconnaissance représente une faiblesse majeure de la recherche française et le poids excessif de l’administration un frein qui éloigne les chercheurs de leur activité principale. 
Le rapport souligne l’utilité de resserrer les liens entre les organismes de recherche et les universités car enseignement et recherche sont indissociables. La récente restructuration des universités va dans ce sens et doit se poursuivre pour assurer un enseignement vivant en prise avec la science telle qu’elle se pratique. Par ailleurs, il est essentiel d’assurer la continuité entre la recherche, l’innovation et la création de start-ups technologiques. Dans cette optique, l’Académie des sciences conseille de consolider les choix scientifiques autour de stratégies à long terme et de développer les liens entre la recherche publique et les entreprises.
Enfin, l’Académie suggère de moderniser et simplifier les méthodes d’évaluation des projets, des chercheurs, des équipes et des institutions qui devraient davantage reposer sur des critères qualitatifs.

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