Lauréates 2022 du prix Irène Joliot-Curie : Bérengère DUBRULLE, Céline BELLARD, Nina H. AMINI, Marjorie CAVARROC-WEIMER

Le prix Irène Joliot-Curie 2022 est décerné à : 
 

  • Bérengère DUBRULLE pour la catégorie Femme scientifique de l’année
    Directrice de recherche au CNRS, Service de Physique de l’État Condensé (SPEC), CEA, Gif-sur-Yvette.
    Bérengère Dubrulle est une spécialiste connue mondialement pour ses études de la turbulence, un phénomène physique extraordinairement complexe qui résiste aux efforts des physiciens et mathématiciens depuis plusieurs siècles. Son oeuvre scientifique est incroyablement variée et originale, combinant des développements fondamentaux de pure théorie et des études de divers systèmes naturels. On lui doit par exemple les démonstrations que la turbulence défavorise l'apparition d'une dynamo dans les métaux liquides et que la dissipation ne dépend pas de la viscosité. Elle a élaboré un modèle original de formation du système solaire dans une protonébuleuse planétaire. Ses travaux témoignent d'une capacité étonnante à identifier les phénomènes essentiels. Elle a reçu de nombreux prix et médailles et s'attache à partager les avancées scientifiques avec le public le plus large.


     

  • Céline BELLARD pour la catégorie Prix spécial de l’engagement 
    Chargée de recherche au CNRS au Laboratoire Ecologie Systématique et Évolution à l’Université Paris-Saclay.
    Céline Bellard est une jeune chercheuse brillante et productive. Ses recherches sur les invasions biologiques en lien avec le changement climatique touchent au coeur des préoccupations environnementales actuelles. Ses articles sur l’impact des espèces invasives sur la diversité fonctionnelle des écosystèmes et sur les impacts respectifs du changement climatique et des destructions d’habitats sur la biodiversité sont exemplaires et, à juste titre, largement cités. Elle a su mettre au service de la collectivité une splendide réussite académique en s’engageant dans diverses activités d’expertise à l’international (IPCC, IPBES, Nations-Unies) tout en développant une activité de vulgarisation intense et diversifiée. Dans cette activité multiforme, elle promeut de façon efficace le rôle des femmes dans le monde de la recherche, faisant notamment bénéficier ses étudiantes de son engagement et de son parcours déjà exceptionnel.


     

  • Nina H. AMINI pour la catégorie Jeune femme scientifique
    Chargée de recherche au CNRS à CentraleSupélec au Laboratoire des Signaux et Systèmes (L2S) à Gif-sur-Yvette.
    Nina H. Amini est une jeune mathématicienne qui a apporté des contributions fondamentales en contrôle quantique. La stabilisation des états quantiques, cruciale pour le développement des technologies quantiques, présente de nombreux défis dus notamment au fait que les mesures perturbent l’état du système. Elle a proposé des solutions pour contourner ces difficultés, en utilisant des rétroactions basées ou non sur la mesure, et qui ont pu être testées dans des dispositifs expérimentaux. Elle incarne par ailleurs une diversité dont la communauté scientifique française a besoin : de nationalité iranienne, formée en France puis dans les pays anglosaxons, elle donne un très beau modèle à proposer aux jeunes, filles et garçons.


     

  • Marjorie CAVARROC-WEIMER pour la catégorie Femme, recherche et entreprise
    Ingénieur Recherche et Technologie, Expert Matériaux et Procédés à Safran Tech, SAFRAN SA à Magny-les-Hameaux.
    Après quelques années consacrées au transfert de technologies comme directrice scientifique de l’Agence Innovation IMD (Dreux), Marjorie Cavarroc-Weimer a su élargir son champ d’expertise dans les domaines de la chimie, de l’électrochimie et de la catalyse et choisi une carrière industrielle. Elle a rejoint en 2013 le groupe Safran – direction des Matériaux et Procédés comme ingénieur - chercheur R&T sur les thématiques couches minces, traitements de surface par voie sèche et revêtements multifonctionnels. Au titre de montage de partenariats sont à citer les deux chaires ANR OPALE et DIGIMU, et une thèse CIFRE ICMB-SAFRAN. De son côté la DGA l'a nommée "Expert pour les traitements de surface" et elle fait partie de l’équipe d’experts de la fondation l’Oréal-Unesco pour les Femmes et la Science. Elle a déposé 14 brevets, notamment des brevets applicables aux revêtements d’aubes de turbine en TiAl.


     

L'Académie leur rend hommage à l'occasion de la cérémonie de remise des prix sous la Coupole de l'Institut de France, le 22 novembre 2022.