Hommage Jean-François Bach

Jean François Bach (1940-2023) fut un brillant immunologiste. Elève de Jean Hamburger, pionnier de la transplantation rénale, Jean François Bach fit sa carrière sur le site de l’hôpital Necker Paris à la tête d’un laboratoire de recherche de l’Inserm (la fameuse U25), mais aussi d’un laboratoire et d’un service d’immunologie de l’hôpital. Il fut très jeune nommé professeur à l’Université Paris Descartes devenu Université Paris Cité. L’Académie des sciences l’accueillit en 1985, il en fut le secrétaire perpétuel de 2006 à 2015.

La renommée de Jean François Bach est liée en premier lieu à ses travaux sur l’auto-immunité, cette propension du système immunitaire à reconnaitre et s’attaquer aux constituants de notre corps, responsable de plus de 80 maladies, troisième cause de maladies chroniques après le cancer et les maladies cardiovasculaires. Il en étudia les mécanismes, notamment à travers des modèles expérimentaux en s’intéressant en particulier au diabète insulinodépendant dit de type I. Ses recherches l’ont conduit à proposer et à tester ensuite avec succès l’hypothèse qu’un traitement immunosuppresseur ciblant les lymphocytes T, dans un premier temps la cyclosporine puis un anticorps monoclonal dirigé contre les lymphocytes T contrôle le diabète. Ce dernier médicament fut approuvé peu avant son décès par les autorités américaines (la FDA), ce dont Jean François Bach fut légitimement fier. De plus, Jean françois Bach a développé la théorie dite de l’hygiène pour rendre compte de la recrudescence dans le monde moderne des maladies auto-immunes, allergiques et inflammatoires alors que régressaient les maladies infectieuses.

En parallèle, Jean François Bach, très soucieux des questions concernant la place de la science dans la société, fut très actif au sein de l’Académie des sciences, notamment via le comité science, éthique et société qu’il présida et en tant que secrétaire perpétuel. Il porta des recommandations sur le rayonnement de la science, l’éthique, l’intégrité scientifique ou encore la biosécurité. Jean François Bach fut impliqué dans de nombreuses instances nationales et internationales à propos de ces questions et aussi de la promotion de la culture scientifique ainsi que de l‘enseignement de la médecine et des sciences.
 

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