L
auréat de l’année 2016
1978
Ce prix de biologie et de médecine
(70 000$), placé sous leur double
patronage, est attribué conjointement
par l’Académie des sciences française et l’Académie des
sciences américaine (NAS). Il a été créé, en 1978, pour une
durée illimitée, par Vera Lounsbery en mémoire de son mari.
Ce prix est destiné à récompenser «les réalisations
remarquables de savants français et américains» en biologie
et en médecine et «se propose de stimuler ce domaine de
recherche, d’encourager les échanges scientifiques franco-
américains et d’aider les plus éminents chercheurs des deux
pays, contribuant ainsi à la compréhension de la biologie
humaine et à l’amélioration de la santé et du bien-être de
l’homme»
Il est décerné alternativement à un chercheur français et à un
chercheur américain, en principe âgé de moins de 45 ans. Il
est possible de désigner plusieurs lauréats au même prix. une
partie de la dotation du prix permet au lauréat de rendre
visite à des laboratoires et institutions de l’autre pays et ce
dans un délai de trois ans après l’attribution du prix. En 2016,
il sera décerné par notre Académie.
PRIx RICHARD LOuNSbERY
Le prix est décerné à Bruno Klaholz pour ses travaux en biologie structurale (par des méthodes
de diffraction aux rayons X et de cryo-microscopie électronique) sur les régulations de
l’expression génétique tant au niveau de la transcription (structures des récepteurs nucléaires à
l’acide rétinoïque et à la vitamine D) qu’au niveau de la traduction protéique (complexes
d’initiation et de terminaison, structure du ribosome humain). Les travaux de recherche de
Bruno Klaholz portent sur les mécanismes moléculaires impliqués dans la régulation de
l’expression des gènes. Ceci concerne d’une part la transcription de l’ADN en ARN messager et
sa régulation par des protéines se liant à l’ADN, les récepteurs nucléaires, et d’autre part le
décodage de l’ARN messager et la biosynthèse des protéines par le ribosome. La visualisation
de ces complexes macromoléculaires a permis d’en décrire l’architecture fine grâce à des
techniques avancées en cryo-microscopie électronique et reconstruction 3D des objets
observés. En effet, pour la première fois, l’organisation tridimensionnelle de deux récepteurs
nucléaires entiers liés à l’ADN d’un gène a pu être visualisée mettant en évidence le
positionnement des domaines liants l’ADN et l’hormone (travaux publiés en 2012 et 2014). Par
ailleurs, des complexes fondamentaux de l’initiation et de la terminaison de la synthèse
protéique bactérienne ont pu être décrits (travaux principaux publiés en 2003, 2004, 2007 et
2008). Une autre avancée majeure a été en 2015 la détermination de la structure du ribosome
humain en poussant la résolution au niveau quasi-atomique par cryo-microscopie électronique
et traitement d’images, permettant de décrire pour la première fois les détails moléculaires des
ARNs et protéines constituant cette nano-machinerie dans les cellules humaines.
bruno KLAHOLZ
Chef d’équipe au Centre de biologie intégrative, département de biologie
structurale intégrée à l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et
cellulaire, Illkirch