L
auréat de l’année 2016
1984
Le prix (75 000€) est décerné chaque
année à un chercheur, responsable
d'une équipe de recherche médicale ou
biomédicale française, dont les travaux ont conduit ou
peuvent conduire à des applications cliniques susceptibles
d'accroître l'espérance de vie par des actions préventives ou
curatives. Le prix peut-être exceptionnellement décerné à une
équipe étrangère, lorsque l'origine ou le développement des
travaux ont été effectués en France ou en liaison étroite avec
des équipes françaises. Ce prix est destiné à favoriser la
poursuite de travaux de recherche.
PRIx DE LA FONDATION ALLIANZ
Le prix est décerné à Artur Scherf considéré comme un des pionniers et un leader mondial de
la biologie du parasite à l’origine du paludisme chez l’homme, le
Plasmodium falciparum
. Son
travail a ouvert la voie à de nouvelles stratégies d’interventions antiparasites, des vaccins et des
inhibiteurs chimiques.
Le mécanisme de l’échappement des parasites intra-érythrocytaires à la réponse immunitaire
de l’hôte infecté, par variation antigénique, est longtemps resté mystérieux. Artur Scherf a
démontré l’existence dans le génome de
Plasmodium
d’une large famille multigénique d’environ
60 gènes appelés var pour variable, qui code pour des protéines qui s’expriment à la surface des
érythrocytes infectés de façon monoallélique. Artur Scherf et son équipe se sont focalisés sur
l’élucidation des mécanismes moléculaires de la variation antigénique et ont révélé plusieurs
voies complémentaires qui jouent un rôle clé dans ce processus.
Une autre percée exceptionnelle d’Artur Scherf concerne l’identification de la base moléculaire
du paludisme gestationnel, une cause majeure de morbidité. Son équipe a identifié un des
produits d’un gène var spécifique, Pfvar2CSA, qui interagit avec le glycosaminoglycane CSA
dans le placenta en interférant avec son fonctionnement.
En plus de ses découvertes et des applications possibles de ses travaux, Artur Scherf et son
équipe sont à l’origine de percées méthodologiques majeures allant de l’étude des régulateurs
épigénétiques à l’application de la technique CRISPR-Cas9 pour faciliter et accélérer
l’inactivation de gènes chez le parasite.
Artur SCHERF
Directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique et
professeur à l’Institut Pasteur, directeur de l’unité «Biologie des interactions
hôte-parasite »
FONDATION DE L’INSTITuT DE FRANCE