Philippe Morat

  • Biologie intégrative
  • Date de naissance : 1937 - Date de décès : 2025
  • Élu Membre historique en
  • Professeur honoraire au Muséum national d'histoire naturelle

Élu correspondant le 3 mai 1999

Membre historique
Philippe Morat
Philippe Morat
  • Biologie intégrative

Biographie

Notice nécrologique

Chères Consœurs, chers Confrères,
Nous avons la grande tristesse de vous informer du décès de Philippe Morat, survenu le 14 novembre 2025, à l’âge de 88 ans. Il avait été élu correspondant le 3 mai 1999 dans la section de Biologie intégrative. 
Philippe Morat, né en 1937 à Saïgon, était un chercheur de terrain reconnu dans le domaine de la botanique tropicale. Ingénieur agronome diplômé de l’École nationale supérieure agronomique de Toulouse, il intègre en 1960 l’Institut de recherche pour le développement (IRD), au sein de la section de botanique tropicale. Il y restera jusqu’en 1986, occupant successivement les fonctions de chargé de recherches, maître de recherches puis directeur de recherches. En 1972, il soutient un doctorat d’État à l’Université Paris-Sud portant sur l’origine des savanes du sud-ouest de Madagascar, travaux qui l’amèneront à s’orienter vers la taxonomie et la phytogéographie. Nommé en 1986 professeur au Muséum national d’Histoire naturelle, il prend la direction du laboratoire de phanérogamie et assure également la responsabilité de l’herbier national.
Les travaux de Philippe Morat ont notamment permis de montrer que l’origine des savanes malgaches est majoritairement anthropique. Il a également réalisé une synthèse bioclimatique complète de Madagascar. Ses recherches ont conduit à des inventaires et à des études taxonomiques approfondies de la flore tropicale des îles de l’océan Indien — Madagascar, les Mascareignes, Aldabra et Farquhar — ainsi que du Pacifique Sud, notamment en Nouvelle-Calédonie, au Vanuatu, en Polynésie française et à Wallis-et-Futuna. Il a développé une méthodologie innovante destinée à analyser la structure et le dynamisme de la végétation dans ces régions insulaires. Ses travaux ont mis en évidence les affinités floristiques entre ces archipels et permis de reconstituer l’histoire de leur végétation en relation avec leur évolution géologique.
Philippe Morat est également à l’origine de la conception d’un système d’information géographique et d’un référentiel taxonomique évolutif, aujourd’hui largement utilisés sous forme de base de données.
Enfin, il a réalisé la carte de la végétation de la Nouvelle-Calédonie. Il a aussi dirigé plusieurs flores de référence, notamment celles de la Nouvelle-Calédonie, de Madagascar et des Comores, du Gabon, ainsi que du Cambodge, du Laos et du Vietnam.

Il a exercé de nombreuses responsabilités scientifiques et institutionnelles au cours de sa carrière. Il a été administrateur du Muséum du Parc national de la Guadeloupe et a assuré diverses fonctions de conseil, notamment auprès du Muséum des Terres australes et Antarctiques françaises (TAAF), de la Direction des centres d’expérimentations nucléaires (DIRCEN) et du Conservatoire et Jardins botaniques de Nancy.
Sur le plan international, il a occupé la vice-présidence du Council of the International Organisation for Plant Information (IOPI) et a été membre du Steering Committee du programme Species Plantarum : Flora of the World. Il a également été nommé Honorary Trustee du Missouri Botanical Garden, l’un des plus grands centres mondiaux de recherche en botanique. Il a par ailleurs contribué à l’édition scientifique en tant que rédacteur adjoint des Comptes Rendus – Biologies de l’Académie des sciences.

Avec notre profond regret et nos sincères salutations.

Le Bureau de l’Académie des sciences