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avec l’Académie des sciences

2013 - 2014

Au clair de la Lune

, premier enregistrement audio au monde

Le 26 janvier 1857, Edouard-Léon Scott de Martinville (1817-1879) adresse à l’Académie

des sciences un pli cacheté, intitulé

Principes de phonautographie

21

, dans lequel il décrit

un appareil enregistrant les sons et produisant des tracés sur du papier enduit de noir de

fumée. Correcteur-typographe à l’imprimerie qui édite les

Comptes rendus hebdomadaires

de l’Académie des sciences

(CRAS), autodidacte formé à l’acoustique et à la physiologie,

Scott a en effet pour ambition de « photographier la parole ». En juillet 1861, apprenant

qu’un savant étranger fait des expériences sur le même sujet, Scott de Martinville demande

à l’Académie l’ouverture de son pli : ce courrier, publié dans les CRAS, contient également

de nouveaux enregistrements réalisés en 1860, dont

Au clair de la Lune

, conservé depuis

lors à l’Académie des sciences.

Ces enregistrements sont cependant restés muets près de cent cinquante ans car, contrairement au phonographe de Thomas Edison,

présenté le 11 mars 1878 à l’Académie des sciences, l’appareil de Scott n’était pas conçu pour restituer le son. En 2008, des chercheurs

américains réussissent à reconstituer les sons enregistrés par Scott de Martinville et déposent alors, en collaboration avec l’Académie

des sciences et l’Institut national de la propriété intellectuelle, une demande d’inscription de ces premiers documents sonores au registre

Mémoire du Monde de l’Unesco.

Inscription automatique des sons de l’air au moyen d’une oreille artificielle. Scott de Martinville, CRAS, tome 53, juillet-décembre 1861,

pp. 108-111.

Les plis cachetés, pour donner une date certaine aux découvertes

La

Commission des plis cachetés

de l’Académie des sciences a été créée

en 1976, sous l’impulsion de son Secrétaire perpétuel Paul Germain,

pour procéder à l’ouverture des plis 100 ans après leur dépôt. Le

premier pli cacheté conservé à l’Académie date de 1735, mais les

registres des procès-verbaux indiquent qu’un pli aurait été déposé

le 13 avril 1697 par le Marquis de L’Hospital. Au 1

er

février 2014,

l’Académie a enregistré le dépôt de 18 090 plis. Comme le stipule le

règlement intérieur du 6 juillet 2004, les plis cachetés « ont pour but

de donner une date certaine aux découvertes qu’ils sont supposés

contenir, sans avoir recours à une publication. » La

Commission des plis

cachetés

, présidée par Edgardo Carosella, se réunit pour :

• étudier les plis cachetés datant de plus de 100 ans et voir à quelles personnalités scientifiques ils peuvent être envoyés pour

examen (procès-verbal de la séance du 11 juillet 1977) ;

• ouvrir et étudier les plis cachetés de moins de 100 ans à la demande des ayants droit ;

• ouvrir et étudier les plis cachetés contemporains à la demande de leurs auteurs et deux ans après leur dépôt.

La Commission a ouvert 447 plis en 2013-2014 : ils concernaient la période 1905-1908, avec une nette prédominance de contenus

relevant de la physique, de la chimie, de la technique et des mathématiques ; 26 plis ont été envoyés à des experts ou à des

institutions pour avis et information. Cinquante-sept plis contemporains ont été déposés en 2013-2014, et 9 ont été ouverts pendant

cette même période.

Pour faciliter les travaux de recherche des historiens des sciences, l’Académie travaille à la mise en place d’une une base de données

décrivant le contenu intellectuel des plis cachetés ouverts lors des réunions.

© Adenise Lopes

© Archives de l'Académie des sciences