Les menaces biologiques - Biosécurité et responsabilité des scientifiques
Rapport de l'Académie des sciences - Éditions des PUF - Octobre 2008 - 15,00 €
Cet ouvrage présente, de manière condensée, la substance d'une réunion de deux jours, organisée les 19 et 20 février 2013 par l'Académie des sciences sur l'emploi des fluides caloporteurs dans les réacteurs à neutrons rapides de IVe Génération.
Les armes biologiques peuvent être relativement simp
les : leur fabrication artisanale ne nécessite ni
expertise avancée ni infrastructures complexes. Le
s agents bactériens, viraux et toxiques utilisables à
des fins malveillantes sont certes
répertoriés, leur acquisition et leur circulation sont sévèrement
encadrées, mais l’absence de mesures de vérification
crédibles limite l’efficacité de la convention qui
interdit le développement de ces armes. De plus,
les progrès de la biologie et des biotechnologies
accroissent la diversité et la "perversité" des risques.
Dans ces conditions, comment obtenir que les connaissances en sciences de la vie soient mises
exclusivement au service du bien-être général et ne contribuent pas, par
imprudence, à la prolifération
de moyens de destruction ? Comment éviter la
manipulation d’agents biologiques dangereux, alors
que les recherches sur la prévention et le traite
ment des maladies qu’ils entraînent l’exigent ?
Comment concilier des impératifs de sécurité avec
ceux de liberté et d’indépendance des chercheurs,
qui sont indispensables à
l’avancée des connaissances ?
Telles sont les questions posées par ce rapport de
l’Académie des sciences.
Elles rejoignent celles
du
Livre Blanc de la Défense
du 17 Juin 2008, qui fait du bioterrorisme une priorité absolue. Après un
rappel historique montrant que les craintes ne sont pas illusoires, cette étude fait le point sur les
responsabilités de
s laboratoires de recherche et des autorités
en charge de la nation, sur les limites
éthiques et déontologiques qu’elles entraînent, nota
mment en ce qui concerne les publications de
résultats scientifiques et techniques potentiellement proliférants.
Une réflexion sur la difficile notion de secret étai
t indispensable dans le cadre de cette étude, qui se
termine par des propositions concrètes. Elles port
ent sur l’instauration de codes
de conduite et de
règles éthiques, sur la sensibilisation du public, sur l’intérêt de créer un organe national scientifique
pour la biosécurité et sur la nécessaire harmonisation internationale des mesures d’évaluation et de
financement des projets.
Cet ouvrage est destiné aux pouvoirs publics et à t
ous les personnels, publics ou privés, en charge de
la recherche et de l’enseignement, mais aussi de la
santé des populations, qui doivent veiller à ce que
les progrès des sciences de la vie ne soient pas dévoyés par des États ou des groupes terroristes. Il
s’adresse également à tout citoyen souhaitant s’informer de l’évolution des risques dans ce domaine.