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Les académiciens élus en 2014

J

ean

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C

oron

Mini CV

Jean-Michel Coron a débuté sa carrière en élaborant de nouvelles

méthodes de résolution des équations aux dérivées partielles. Il

s’intéresse aujourd’hui au contrôle des systèmes, et développe des

méthodes de construction de contrôles permettant d’atteindre un

objectif désiré, et de lois de rétroaction permettant de stabiliser un point

d’équilibre.

Plus jeune, Jean-Michel Coron aimait beaucoup l’industrie lourde - haut-

fourneaux, laminoirs, mines - et, s’il a finalement décidé de s’orienter vers la

recherche, c’est grâce à l’influence de nombreux enseignants passionnants

et à son directeur de thèse, Haïm Brezis, aujourd’hui membre de l’Académie

des sciences. «

On parle beaucoup de la beauté des mathématiques, mais ce qui me plaît surtout, c’est la

liberté : matérielle, bien sûr, mais surtout celle de créer. Je suis aussi fasciné par l’efficacité impressionnante

des mathématiques à comprendre le monde réel et à l’influencer, probablement parce que des pans entiers des

mathématiques tirent justement leur origine, voire leur développement, de ce monde réel.

»

Jean-Michel Coron s’intéresse aux systèmes sur lesquels on peut agir à l’aide d’une commande, ou contrôle : un

exemple typique en est la voiture, sur laquelle on agit en appuyant sur les pédales d’accélérateur ou de frein et

en tournant le volant. Deux aspects sont importants pour ces systèmes : leur contrôlabilité et leur stabilisation.

Concernant la contrôlabilité, le problème est de savoir si, partant d’une situation donnée, on peut atteindre une

situation désirée à l’aide d’un contrôle bien choisi. Jean-Michel Coron a introduit des méthodes nouvelles pour

étudier ce problème, et a montré leur efficacité en les appliquant à des systèmes issus de la mécanique des

fluides et de la mécanique quantique : on peut par exemple détruire les vagues dans un bac d’eau en bougeant le

bac de façon convenable.

Le problème de la stabilisation d’un système peut, quant à

lui, être facilement compris grâce à l’expérience du balai.

Le manche d’un balai est mis à la verticale sur le doigt,

qui doit alors être bougé pour éviter que le balai s’éloigne

de la verticale et tombe. Cette expérience est un exemple

d’équilibre instable. En bougeant le doigt en fonction de la

position et de la vitesse du balai, on applique à celui-ci une

loi de rétroaction, ou

feedback

(la force appliquée par le

doigt sur le balai), de façon à rendre stable un équilibre qui

est instable en l’absence du

feedback

. Jean-Michel Coron

a montré l’importance des

feedbacks

instationnaires pour

stabiliser les systèmes, et proposé des méthodes variées

pour construire des

feedbacks

explicites stabilisants.

En collaboration avec Brigitte d’Andréa-Novel, Georges

Bastin, Valérie Dos Santos, Jonathan de Halleux et

Christophe Prieur, il a notamment construit des

feedbacks

permettant de réguler le niveau d’eau des rivières : ils sont

aujourd’hui implémentés sur la Sambre et la Meuse, en

Belgique.

Division des sciences mathématiques et physiques, sciences de l’univers, et leurs applications

Section des sciences mécaniques et informatiques

1982-1985 Une deuxième surface à

courbure moyenne prescrite

1984-1988 Topologie du domaine et

points critiques

1992-1995 Stabilisation à l’aide de

feed-

backs

instationnaires

1996 Contrôle de fluides incompres-

sibles

2002 Contrôle d’un bac d’eau

2007 Publication de

Control and

nonli-

nearity,

in

Mathematical Surveys

, vol 136

1999-2015 Régulation de rivières

Quelques dates

© DR