Les académiciens élus en 2013 - page 20

Encourager la vie scientifique
Promouvoir l’enseignement des sciences
Transmettre les connaissances
L
aure
S
aint
-R
aymond
Laure Saint-Raymond s’intéresse à l’étude qualitative d’équations
modélisant la dynamique de gaz raréfiés, de plasmas ou de fluides
incompressibles. Le cœur de sa recherche ? Obtenir les modèles les
plus simples possibles pour décrire ces systèmes complexes.
«
La rencontre de chercheurs passionnés par leur activité et enthousiastes
dans leurs cours a été déterminante dans mon orientation vers la recherche.
Ce que j’apprécie particulièrement dans ce métier, c’est la très grande liberté
que l’on a dans le travail, et la stimulation intellectuelle permanente.
» Laure
Saint-Raymond travaille à la frontière des mathématiques et de la mécanique.
De nombreux systèmes physiques peuvent être modélisés à l’aide d’équations
aux dérivées partielles, qui expriment les contraintes statiques et les relations dynamiques, mais ces équations
n’ont en général pas de solution explicite : l’analysemathématique permet alors de décrire leur comportement qua-
litatif et, éventuellement, de les simplifier en gardant la bonne phénoménologie. Cette démarche de réduction des
modèles est le point de départ dans l’étude des limites hydrodynamiques, qui décrivent la transition entre les
modèles atomiques (microscopiques) de la dynamique des gaz et leurs approximations fluides (macros-
copiques). Un enjeu majeur des travaux de Laure Saint-Raymond est de comprendre l’apparition de
l’irréversibilité dans la dynamique macroscopique, un
phénomène lié à une perte d’information dans la
description statistique des interactions microsco-
piques. Ce type d’analyse asymptotique, qui permet
de décrire le comportement d’un système dans un
régime où un paramètre caractéristique est très
petit, se retrouve également dans des problèmes plus
appliqués, notamment engéophysique, oùdenombreuses
échelles de temps et d’espace coexistent.
L’objectif est de filtrer les petites échelles pour
n’en retenir que l’effet moyen sur le mouvement
macroscopique : un filtrage crucial, par exemple
pour
l’implémentation
de
simulations
numé-
riques. Pour Laure Saint-Raymond, les probléma-
tiques à l’interface de plusieurs disciplines sont
passionnantes, et elle souhaite que son activité au sein de
l’Académie des sciences «
lui donne l’opportunité de dé-
velopper de nouvelles interactions et de promouvoir cette
approche transverse de la recherche.
»
Division des sciences mathématiques et physiques, sciences de l’univers, et leurs applications
Section des sciences mécaniques et informatiques
• 1994 - 1998 : élève à l’École normale
supérieure
• 1998 - 2000 : thèse et début d’une
collaboration fructueuse avec François
Golse en théorie cinétique des gaz
• 2000 - 2002 : chargée de recherches
au CNRS
• Depuis 2002 : professeur à l’université
Pierre-et-Marie-Curie
• 2003 : début des collaborations avec
Isabelle Gallagher, notamment sur les
problèmes issus de la géophysique
• Depuis 2007 : détachée à l’École nor-
male supérieure
© S. Ruat - CNRS Photothèque
Mini CV
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