Favoriser les collaborations internationales
Assurer un rôle d’expertise et de conseil
19
B
arbara
R
omanowicz
Barbara Romanowicz est géophysicienne. Elle utilise les outils de la
sismologie pour comprendre les processus dynamiques internes à
notre planète, et notamment l’origine de la tectonique des plaques.
Ses travaux ont en particulier contribué aux progrès de l’imagerie glo-
bale de la structure du manteau terrestre.
«
Je suis devenue chercheur un peu par hasard. Avec 19 en maths au bac,
on m’a conseillé de poursuivre des études de mathématiques, alors que je
me destinais plutôt à l’interprétariat ! C’est au hasard des rencontres et des
encouragements que j’ai pris goût à la géophysique
. » L’époque est très
exaltante : on est peu de temps après la révolution de la tectonique des plaques, et
au moment où les premières mesures du champ de gravité de la Terre et de la Lune révèlent des inhomogénéités
de densité à l’intérieur de ces corps. C’est aussi le début de la tomographie sismique, visant également à réaliser
l’imagerie de la structure interne de la Terre. Barbara Romanowicz et ses collaborateurs ont l’idée d’utiliser les
enregistrements complets de forts tremblements de terre, les « formes d’onde », et le calcul numérique du champ des
ondessismiquespour développer une imageriedeplusenplusprécise : ils révèlent laprésence, justesous lesplaques
océaniques, de structures disposées de manière presque périodique, dans la direction du mouvement de la plaque,
qui pourraient être lamanifestation d’une convection « secon-
daire » dans la partie supérieure du manteau terrestre. Ils
commencent également à isoler, plus ou moins à l’aplomb
de volcans de « points chauds » océaniques, et jusqu’à la
base du manteau, les panaches de matière chaude dont
ils sont la manifestation de surface. Barbara Romanowicz
s’intéresse aussi au « bourdonnement » de la Terre, un
phénomène qui, par exemple sous l’effet d’un séisme, la fait
vibrer comme une cloche, à des fréquences « propres »
caractéristiques de sa structure interne. Elle a montré que
ces vibrations proviennent, en l’absence de séisme, de
l’interaction des vagues produites au cours des tempêtes
avec les fonds océaniques. Sa réaction à l’annonce de son
élection à l’Académie des sciences ? «
J’ai été très émue
que mes collègues de l’Académie m’aient jugée digne de
rejoindre leurs rangs, et je regrette que mes parents ne
puissent en être témoins. C’est une nouvelle étape dans
ma vie scientifique, et je serai ravie de participer aux tra-
vaux de l’Académie
. »
Division des sciences mathématiques et physiques, sciences de l’univers, et leurs applications
Section des sciences de l’univers
• 1970 : élève à l’École normale
supérieure de Sèvres, section
Mathé-
matiques
• 1979 : doctorat d’État en géophysique
(Institut de Physique du Globe, univer-
sité Paris 7)
• 1981 - 1990 : chercheur CNRS res-
ponsable de la construction du pro-
gramme
Géoscope
• 1991 - 2011 : directeur du
Berkeley
Seismological Laboratory
, université de
Californie
• 2011 : nomination à la chaire
Physique
de l’intérieur de la Terre
du Collège de
France
© DR
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