Une mission statutaire de réflexion sur l’enseignement des sciences La France, comme d’autres nations occidentales, enregistre une crise des vocations scientifiques qui, à terme, pourrait grever l’avenir économique et social des pays développés. L’analyse montre que la motivation des jeunes à embrasser une carrière scientifique devrait bénéficier sinon d’une modification des programmes scolaires, tout au moins d’un changement dans la façon d’enseigner les matières scientifiques, et ce dès le primaire. C’est dans ce contexte que s’inscrit la réflexion de l’Académie sur l’organisation de l’enseignement des sciences, notamment à travers les travaux de la Délégation à l’enseignement et à la formation et du Comité sur l’enseignement des sciences. Le colloque Cultiver la science, la formation continuée des professeurs enseignant les Alain Connes, mathématicien sciences a ainsi été organisé les 12 et 13 avril 2010, en prolongement de la réflexion sur la formation initiale engagée lors d’une rencontre en 2007, et qui avait donné lieu à la publication de recommandations de l'Académie des sciences (La formation des maîtres à l'enseignement des sciences - 13 novembre 2007). Ce colloque s’est attaché à dresser un état des lieux de la formation continuée mise en place par le ministère de l’éducation nationale et par d’autres acteurs et institutions, à identifier le rôle et la contribution de chacun et à procéder à une comparaison avec la situation d’autres pays européens, pour dégager perspectives et recommandations, notamment en direction des pouvoirs publics. Un document récapitulant l’ensemble des actions de formation continue existant sur le territoire national a été élaboré préalablement à cette rencontre, puis complété et remanié à cette occasion. à l’issue du colloque, et après approbation par l’Académie des sciences, un avis et des recommandations ont été publiés (La formation continuée des professeurs enseignant les sciences à l'école, au collège - 30 novembre 2010). l’opération La main à la pâte La main à la pâte a été lancée en 1996, à l'initiative des académiciens Georges Charpak, Pierre Léna et Yves Quéré. Son objectif ? Initier les enfants à l’expérimentation sur des phénomènes simples, révéler leur créativité et leur apprendre raisonnement, esprit critique et autonomie afin de les préparer à devenir des citoyens responsables du XXIe siècle. Pour y parvenir, il convient de redonner une place de choix à l’enseignement des sciences et de la technologie à l’école primaire, tout en rénovant l’approche pédagogique utilisée, en : éduquant par les sciences : la science est une école d’objectivité et d’universalité, de modestie et de tolérance, un apprentissage de l’argumentation ; faisant faire des sciences aux enfants : la pédagogie doit privilégier la construction des connaissances par l’exploration, l’observation, l’expérimentation et la discussion ; rapprochant les maîtres de la science en action : il apparaît nécessaire de modifier l’image complexe, voire inaccessible et parfois inquiétante que certains enseignants peuvent avoir de la science. Il s’agit de lever leurs inhibitions éventuelles en leur montrant qu’ils peuvent adopter une démarche scientifique sur des questions qu’ils ne connaissent a priori pas ; accompagnant les enseignants dans la démarche de faire faire des sciences en classe, sans toutefois se substituer à eux. En soutenant La main à la pâte, l’Académie des sciences intervient directement dans le champ de l’enseignement scolaire, aux côtés des services du ministère de l’Education nationale et des autres acteurs naturels de l’enseignement. PROMOUVOIR L’ENSEIGNEMENT DES SCIENCES © La main à la pâte © CNRS Photothèque / Jérôme CHATIN