les jumelages scientifiques/parlementaires Aujourd’hui, les grandes problématiques de société impliquent souvent la science, et les recherches des scientifiques se mènent dans de nombreux cas dans un contexte de débats politiques : nucléaire, climat, biodiversité, organismes génétiquement modifiés, cellules souches, nanosciences… les sujets sensibles ne manquent pas. Scientifiques et politiques ne se connaissent pas assez et ont pourtant beaucoup à se dire : favoriser leur rapprochement est donc une question essentielle, dont l’Académie des sciences et l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques se sont saisis. Lancée en 2005, l’opération de jumelage repose sur la constitution de trinômes comprenant un parlementaire, député ou sénateur, un académicien et un jeune chercheur de son laboratoire, tous volontaires. L’objectif ? Permettre aux parlementaires non scientifiques de comprendre les complexités de la science et de la technologie, et au milieu de la recherche de saisir la réalité du travail parlementaire, dans les assemblées nationales comme dans les circonscriptions. Avec, à la clé, l’instauration d’un dialogue durable et fructueux contribuant à renforcer la relation entre science et société. en 2010 et 12 trinômes en 2011. Des retombées concrètes peuvent être portées au crédit de ces jumelages, notamment l’ouverture d’un partenariat entre l’école centrale de Paris et une classe préparatoire d’un lycée de banlieue parisienne, ainsi que l’établissement de liens entre PME et chercheurs académiques au sein d’un même département. Recherche et société, un dialogue nécessaire Le colloque Vérités scientifiques et démocratie, organisé par l’Académie des sciences et l’Assemblée nationale à l’hôtel de Lassay, le 7 décembre 2011, s’inscrit naturellement dans la politique de rapprochement entre chercheurs et parlementaires. Le Président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, accueille les participants de la session 2009 des Jumelages, en présence de Dominique Meyer et Jean-François Bach. Les jumelages se déroulent en trois phases : accueil des académiciens et des jeunes chercheurs au Parlement, visite des parlementaires dans les laboratoires et visite des scientifiques dans les circonscriptions électorales. Les 5 sessions organisées depuis 2005 ont rassemblé 150 participants, dont 15 trinômes Mais au-delà, cette manifestation publique, retransmise en direct sur LCP-Assemblée nationale, s’est surtout attachée à traiter de la liberté de recherche des scientifiques dans une société qui exprime souvent une certaine défiance vis-à-vis du progrès, notamment technologique. L’expérimentation est un processus essentiel à l’établissement d’une «vérité scientifique», laquelle implique que l’hypothèse théorique soit confirmée par l’expérience. D’où une mobilisation des scientifiques en faveur d’une liberté d’expérimenter qui reste, au-delà du seul développement technologique, la condition sine qua non pour accroître les connaissances les plus fondamentales, et contribuer ainsi au maintien de l’autonomie d’une nation. Pour autant, les politiques doivent tenir compte d’une opinion publique sensibilisée aux progrès, mais aussi aux risques éventuels de l’application de certaines découvertes scientifiques. Est-il alors souhaitable, et possible, de laisser une place à la démocratie dans la recherche scientifique ? Faut-il, comme le suggérait le président de l’Assemblée nationale dans son introduction au colloque, mieux travailler à l’acceptation des projets scientifiques par la société ? Si le débat reste ouvert, il est certain qu’il s’agit là d’un enjeu de société majeur dans lequel l’Académie des sciences joue, d’ores et déjà, un rôle essentiel. TRANSMETTRE LES CONNAISSANCES © Assemblee nationale © Beboy # Fotolia