les comités thématiques, chevilles ouvrières de l’académie L’essentiel des travaux de l’Académie s’effectue au sein d’instances de réflexion et de proposition. Les comités thématiques peuvent être statutaires ou mis en place sur demande de l’Académie, approuvée en assemblée plénière. Les groupes d’initiative, structures plus légères et non pérennes, sont destinés à conduire une réflexion sur des sujets que l’Académie juge, à un moment donné, souhaitable de développer. Enfin, des groupes de travail peuvent être créés ad hoc, en réponse à une demande ministérielle ou à l’émergence d’une problématique particulière : ce fut le cas, en 2010, avec la création, à l’initiative de l’Académie, du groupe de travail Solidarité Japon, au lendemain de la catastrophe de Fukushima. Les comités de liaison interacadémiques, quant à eux, sont créés avec l’Académie nationale de médecine, l’Académie des technologies et l’Académie d’agriculture de France ; ils établissent des relations régulières entre les académies, notamment pour l’organisation de séances, colloques ou rapports communs. Les travaux des différents comités et groupes de travail donnent lieu à la publication de rapports, d’avis et de recommandations, à destination des décideurs et mis à la disposition de l’ensemble des citoyens sur le site internet de l’Académie : zoom sur l’activité de deux de ces comités. Quelle recherche spatiale en France et en Europe ? Au milieu des années 80, l’Académie des sciences a créé un Comité de la recherche spatiale chargé de contribuer à la définition du programme des recherches scientifiques dans l’espace et de leurs applications. Ce comité a ainsi été, au cours des vingt-cinq dernières années, à l’origine de plusieurs recommandations de l’Académie au gouvernement : note sur le projet Topex-Poseïdon en 1987, résolution sur le programme européen Columbus en 1990, recommandation sur les vols habités en 1991, déclaration sur l’intégrité de l’environnement spatial de la Terre en 1993, recommandation à l’occasion du Conseil interministériel européen sur l’espace en 1995 et contribution au Livre blanc sur la politique spatiale européenne en 2003. En 2010-2011, le comité a publié Les sciences spatiales, adapter la recherche française aux enjeux de l’espace, qui fait suite au rapport La recherche spatiale française (RST n°22, 2006), dans lequel étaient analysées les forces et faiblesses de la recherche menée dans l’espace. L’Académie y expose ses conclusions quant à l’avenir de la recherche spatiale en France à une époque où les opérateurs traditionnels du secteur (Cnes, CNRS, CEA) ont été rejoints par d’autres organismes publics ou privés situés plus en aval, ainsi que par l’Agence nationale de la recherche, les universités et de nouveaux outils de coopération tels que les RTRA, pôles de compétitivité, PRES ou campus d’excellence. L’objectif est d’anticiper l’évolution à 15 ans du dispositif Centrifugeuse de l’Agence spatiale européenne à Toulouse scientifique national dédié à la conception, au développement, à la réalisation, au test et à l’exploitation scientifique des missions spatiales. Le rapport contient des recommandations sur l’organisation à mettre en place, dans un contexte où la complexité s’accroît et où la durée des phases d’exploitation s’allonge, nécessitant des systèmes de traitement et d’archivage des données de plus en plus massifs. Depuis 2011, le Comité de la recherche spatiale de l’Académie des sciences complète les recommandations du rapport de 2010, à la lumière de la décision récente de prolonger jusqu’en 2020 l’utilisation de la Station spatiale internationale, prépare des recommandations sur l’exploration du système solaire et réfléchit à la question des vols habités. à l’initiative de l’Académie, un texte court sera soumis à plusieurs autres académies européennes, afin que l’European Academies Science Advisory Council (EASAC) le diffuse auprès de ses membres avant la réunion des ministres européens concernés par l’Espace, en novembre 2012. © CNRS Photothèque / Sébastien GODEFROY ASSURER UN RÔLE D’EXPERTISE ET DE CONSEIL