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UN AN AVEC L’ACADÉMIE DES SCIENCES 2012
Des armes réglementaires pour la biosécurité Plusieurs conventions internationales contre la prolifération des armes biologiques et chimiques ont été signées depuis le début du XXe siècle : le Protocole de Genève, en 1925, la Convention sur l’interdiction des armes biologiques, en 1972, et la Convention sur l’interdiction des armes chimiques, en 1993. Il reste indispensable de faire respecter les règles de biosécurité dans les laboratoires, ainsi que les dispositions législatives et réglementaires en France et à travers le monde, afin d’assurer la protection des personnels. Parallèlement, les règles de biosûreté, destinées à limiter les risques de détournements d’usage, involontaires ou non, doivent être appliquées. De même, les membres du Comité doivent participer aux conférences de révision des dispositions contenues dans la Convention d’interdiction des armes biologiques et à toxines (1972-1975), et dans la Résolution 1540 du Conseil de sécurité des Nations Unies (2004) sur la prolifération des armes nucléaires, chimiques et biologiques.
En cours et perspectives
Les menaces sur la biosécurité sont permanentes, croissantes et de plus en plus complexes. Comme cela a été recommandé dans le rapport Les menaces biologiques : biosécurité et responsabilité des scientifiques, l’Académie, sous l’impulsion de son Comité science et sécurité, pourrait proposer que soit instauré en France un organe de surveillance en matière de biosécurité à forte composante scientifique, à l’image du NSABB (National Science Advisory Board for Biosecurity) américain, créé par la National Academy of Sciences après les attentats terroristes et les attaques au charbon de 2001. En liaison avec les services de renseignement, de sécurité et de santé, des scientifiques y assureraient une indispensable mission d’expertise et de conseil de haut niveau, notamment pour :
Bacille du charbon
définir les règles déterminant les recherches dont les applications ne sont pas autorisées (e.g., augmenter la virulence d’un microorganisme pathogène, mettre au point des techniques visant à diminuer les défenses immunitaires), sans pour autant porter préjudice à la liberté de recherche nécessaire au progrès scientifique et technologique ; vérifier la teneur des travaux publiés dans les revues nationales, afin d’éviter la dissémination de données sensibles (e.g., la séquence génétique de virus dangereux ou mortels, voire les méthodes permettant de reconstituer des génomes de microorganismes aujourd’hui disparus, tels que les virus de la poliomyélite ou de la grippe espagnole).
Fort de son expérience passée et redynamisé face à ces nouveaux enjeux de sécurité, le Comité Science et sécurité mènera, dès 2013, une réflexion interdisciplinaire dans ce sens.
© Jean-Philippe Corre - Imagopole - Institut Pasteur
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